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"S’il te plaît, ne m’aide pas !"

par elodie | Jan 8, 2014 | Bibliothèque/Médiathèque | 0 commentaires

0mes coups de coeurJe suis touchée de plein fouet par > cet article < qui reflète absolument, parfaitement, exactement, subtilement, magnifiquement ce que je vis, ce que je pense, ce que je ressens au sujet du système social et de l’action dite “éducative” proposée par les travailleurs sociaux au sein de l’ASE.

Je vous en propose quelques extraits pour ceux et celles qui ne souhaiteraient pas tout lire. Pour les autres, je vous invite vivement à vous rendre sur le lien pour le découvrir dans son intégralité.

Ma vie, mes études ne m’avaient pas préparé à ce choc, entre autres, de la pauvreté. Je sais que quand, pour la première fois, je suis arrivé dans une maison où effectivement rien ne correspondait à ce que mon expérience m’avait laissé connaître, j’ai été pris d’un sentiment d’insécurité inimaginable. Très vite, s’y est adjoint un sentiment d’impuissance intolérable. Et il m’a fallu faire fi de cela. J’avais une hiérarchie, je faisais partie d’une institution dont les discours étaient : « Tu as un diplôme, il faut que tu fasses quelque chose. C’est toi qui as le savoir et les compétences, c’est toi qui dois aider ces personnes. »

Très vite, je me suis caché derrière mes certitudes, derrière les théories qu’on m’avait apprises et derrière cette obligation d’aider les personnes ; peu importe que cela se passât avec ou malgré elles. Certain d’être du côté de l’aide « bienveillante » et peut-être aussi grisé par l’illusion du pouvoir que cette position me donnait, j’ai proposé qu’on place des enfants, enjoint des parents à faire ceci ou cela, etc. Je l’ai fait en croyant que c’était la meilleure des choses à faire et en occultant, au travers de l’écran de belles théories sur la résistance au changement, tout ce que ces personnes pouvaient justement contester.

Je voudrais ajouter que bien rares étaient les collègues avec lesquels je pouvais partager mes souffrances et mes peurs. Si nous le faisions lors de réunions, nous étaient reprochés notre manque de professionnalisme, notre incapacité à maintenir une distance.

Ou encore…

Tout le travail de recherche-action que nous avons mené avec les familles, nous a démontré que toutes connaissent la perversité de ce jeu d’aide où la seule manière de s’en sortir est finalement de « vouloir » cette aide sournoisement « imposée » ou mieux encore de simuler qu’elles la veulent vraiment. Les familles savent qu’elles n’ont pas d’autre choix. Si elles ne sont pas dociles, soumises, complaisantes, elles prennent le risque d’être totalement disqualifiées (j’ai lu dernièrement un article où il était question de « parents toxiques ») ou d’être éclatées. De plus, si elles résistent à l’aide, cette résistance est bien souvent stigmatisée comme un témoignage supplémentaire de la gravité de leur problème sinon de leur mauvaise volonté.

Donc la solution consiste à jouer le jeu, à s’abandonner au pouvoir de ces travailleurs sociaux bienveillants qui évaluent leurs problèmes, définissent les solutions et s’illusionnent sur leur pouvoir de contraindre l’autre à adhérer à leur dispositif d’aide. Et peut-être que, face à cette toute puissance, l’acte ultime de rébellion consiste à s’y aliéner totalement tout en démontrant qu’aucun des bons conseils, aucune des bonnes solutions, aucun des efforts des spécialistes ne sont concluants.

Une dernière…

Peut-être sommes-nous, travailleurs sociaux, contaminés par les discours idéologiques concernant la déviance. La pauvreté, la délinquance, la toxicomanie, la marginalité, semblent dans notre société perçues essentiellement et d’abord comme conséquences de problèmes individuels, familiaux : si un enfant décroche à l’école, c’est un problème familial ; si un enfant a un caractère insupportable, c’est sa relation à ses parents qui pose problème ; si un adulte consomme massivement de l’alcool, c’est son histoire personnelle…

Il résume un livre que j’aime beaucoup : “S’il te plaît, ne m’aide pas” de Guy Hardy (préfacée par Guy Ausloos et postfacée  par Jacques Pluymaekers) dans lequel l’auteur analyse les paradoxes, les déviances, les dysfonctionnements de l’aide contrainte.

 L’intégralié de l’article : ICI

Et le livre : ImageRésumé : “Un travailleur social s’interroge sur ses pratiques professionnelles et « sur les règles d’un jeu qui piègent les familles comme les travailleurs sociaux.”

Et pour ceux qui souhaitent se procurer le livre, il y a à la fin un “Code de Bonne Conduite” des parents envers les services sociaux absolument délicieux malgré la tristesse de sa réalité.

Source : Guy Hardy. «S’il te plaît, ne m’aide pas». Revue Quart Monde, N°11 – Année 2002
Dossiers et documents de la Revue Quart Monde
document.php?id=4947

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